Tunisie-Tribune (Affaire des nouveau-nés) – Des médecins, des pharmaciens et des dentistes de la santé publique ont observé, ce jeudi 17 avril 2025, une halte protestataire devant le ministère de la Santé, à l’appel de leur syndicat, pour dénoncer les peines de prison infligées à leurs collègues dans l’affaire du décès de plusieurs nouveau-nés.
Les faits remontent à mars 2019, lorsque onze nourrissons ont perdu la vie au centre de maternité de l’hôpital la Rabta à Tunis. Depuis le prononcé des verdicts, la colère gronde dans les rangs du personnel médical, qui dénonce des jugements excessivement sévères.
Le secrétaire général du Syndicat général des médecins, des pharmaciens et des dentistes de la santé publique, Dr Imed Khelifi, a qualifié cette mobilisation de « cri d’alarme », exprimant l’indignation des professionnels de la santé face à ce qu’ils considèrent comme des peines disproportionnées.
Il estime que les condamnés —la directrice du centre de maternité, le chef du service de la pharmacie et le directeur de la maintenance— ne peuvent être tenus pour responsables des décès et qu’ils ont été les « boucs émissaires d’un système de santé à bout de souffle ». Une grève générale dans le secteur de la santé est, par ailleurs, prévue pour le 24 avril prochain.
Rappelons que La chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Tunis a confirmé les condamnations prononcées contre les accusés dans l’affaire du décès de plusieurs nouveau-nés à l’hôpital de la Rabta. Chaque accusé a été condamné à huit mois de prison pour chacun des quatorze chefs d’accusation, portant la peine totale à plus de dix ans de réclusion, les peines n’ayant pas été fusionnées.
La Cour a, également, ordonné le versement d’une indemnité de 30 000 dinars à chacune des familles ayant perdu un nourrisson.
Les condamnés ont été poursuivis pour avoir fourni des substances ou réalisé des actes ayant entraîné une défaillance ayant conduit à une mort non intentionnelle, en vertu de l’article 315 du Code pénal tunisien.