Croissance mondiale : le FMI un peu plus optimiste… sauf pour l’Europe

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Tunisie-Tribune (Croissance mondiale) – Le FMI a remonté sa prévision de croissance mondiale de 0,3 point à 5,5 % en 2021, sous l’effet des plans de soutien et des campagnes de vaccinations. En revanche, la situation sanitaire inquiétante en Europe motive un abaissement de 1 point des anticipations pour la zone euro, à 4,2%.

Une activité économique meilleure que prévu au dernier trimestre 2020, l’annonce de nouveaux plans de soutien et la mise au point de vaccins contre le Covid-19 redonnent espoir au Fonds monétaire international (FMI), qui a relevé mardi 26 janvier sa prévision de croissance de l’économie mondiale pour cette année et s’attend à ce que la contraction de 2020 ait été moins violente que prévu, tout en soulignant le degré exceptionnel d’incertitude lié à la pandémie de coronavirus. Les autorisations de vaccins et le lancement des campagnes de vaccinations dès décembre dans plusieurs pays permettent d’espérer une sortie de crise mais les multiples vagues de l’épidémie et l’apparition de variants du virus constituent des risques importants, explique l’institution.

Quelle que soit l’évolution de la situation sanitaire, l’activité économique dans le monde restera cette année nettement inférieure aux projections établies il y a un an, avant que le coronavirus se répande dans le monde entier. Près de 90 millions de personnes devraient ainsi être tombées sous le seuil de pauvreté sur la période 2020-2021, la pandémie effaçant en deux ans à peine tous les progrès accomplis en deux décennies en matière de réduction de l’extrême pauvreté.

Dans ses nouvelles Perspectives économiques mondiales, le FMI estime à 3,5% la contraction de l’économie mondiale en 2020, alors qu’il tablait en octobre sur une chute d’activité de 4,4%. Un relèvement qu’il explique par « une dynamique plus forte qu’attendu au second semestre« . Cette année, le produit intérieur brut (PIB) mondial devrait rebondir de 5,5%, une prévision revue en hausse de 0,3 point depuis l’automne pour prendre en compte l’impact positif de l’arrivée de plusieurs vaccins et l’augmentation des soutiens budgétaires, aux Etats-Unis et au Japon entre autres.

Néanmoins, les performances des pays sernt contrastées puisqu’ils n’ont pas tous le même accès aux vaccins. « La communauté internationale doit agir rapidement pour assurer un accès mondial rapide et large aux vaccinations et aux thérapies, pour corriger la profonde inégalité d’accès qui existe actuellement », avertit Gita Gopinath, chef économiste du Fonds, sur un blog. « Le nationalisme vaccinal pourrait coûter à l’économie mondiale jusqu’à 9.200 milliards de dollars », avait averti lundi le patron de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.

L’Europe et la France à la traine

L’économie américaine, la première du monde, devrait croître de 5,1% cette année, soit de deux points de plus que prévu en octobre grâce à l’acquis de croissance de la fin 2020 et à l’impact attendu des mesures de relance votées en décembre. Cette prévision pourrait d’ailleurs être encore relevée au printemps si l’administration Biden parvient à faire adopter le plan de 1900 milliards de dollars (1565 milliards d’euros). Au Japon aussi, la hausse du PIB, prévue à 2,3 % en octobre dernier, devrait atteindre 3,1 % grâce au soutien budgétaire du gouvernement, annoncé à la fin de l’année dernière.

En Chine, la croissance devrait atteindre 8,1% en 2021 et 5,6% en 2022, contre 8,2% et 5,8% prévu respectivement en octobre.

En revanche, la reprise restera entravée pour pays européens. Le FMI a revu à la baisse d’un point de pourcentage à 4,2 % ses pronostics pour la zone euro cette année. L’Allemagne est créditée de 3,5 % (-0,7 point), la France de 5,5 % (-0,5 point), l’Italie de 3 % (-2,2 points) et l’Espagne de 5,9 % (-1,3 point). La zone euro pâtit d’une faiblesse de l’activité observée fin 2020 qui devrait se poursuivre au début de 2021, sur fond de hausse des infections et de nouveaux confinements. Résultat : les Etats-Unis devraient dépasser leurs niveaux d’activité pré-Covid cette année, bien en avance sur la zone euro. C’est déjà le cas en Chine qui a retrouvé son niveau de croissance prévu avant la pandémie au quatrième trimestre de 2020, devançant toutes les grandes économies.

« La vigueur de la reprise devrait varier nettement selon les pays, en fonction de leur accès aux interventions médicales, de l’efficacité des politiques de soutien, de l’exposition aux retombées transfrontalières et des caractéristiques structurelles antérieures à la crise« , note le Fonds, qui recommande le maintien des mécanismes d’aide actuels « jusqu’à ce que la reprise soit fermement engagée« . L’organisation souligne aussi les risques encourus par les pays en développement à bas revenus déjà lourdement endettés avant la crise sanitaire et estime que « là où la dette souveraine est insoutenable, les pays éligibles devraient travailler avec leurs créanciers à restructurer leur dette ».

Reuters