Remaniement ministériel : est-ce la, fin de la crise ?

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Tunisie-Tribune (Remaniement ministériel) – La Tunisie est loin de vivre sa période de gloire en ce moment ! C’est le moins que l’on puisse dire, dans un contexte tendu marqué par multiples crises, à savoir socio-économique, sanitaire, constitutionnelle et politique.

En effet, la situation sanitaire se dégrade de jour en jour et les chiffres liés au coronavirus sont alarmants face à l’absence du vaccin. Pareillement, la situation économique ne cesse de se détériorer. À tout cela, s’ajoute la crise politique qui, était plus au moins implicite, jusqu’à ce que le président de la République, Kais Saïed, se soit, manifestement, montré hostile envers le remaniement  ministériel,effectué par le chef du gouvernement, Hichem Mechichi.

Saied avait, même, déclaré que ce remaniement a enfreint la Constitution et il a affirmé, à maintes reprises, qu’il refuse de recevoir les ministres proposés, impliqués dans des affaires de conflits d’intérêts, à la cérémonie durant laquelle ils doivent prêter serment.

Face à cette fermeté de la part du chef de l’Etat, le chef du gouvernement aurait décidé de « céder » et ce, suite au conseil des représentants de sa ceinture politique. D’ailleurs, il est attendu qu’une réunion ait lieu, cet après-midi entre les deux parties. Durant cette entrevue, Mechichi demanderait à Saied de lui fournir la liste des ministres qu’il refuse de recevoir, afin d’examiner leurs dossiers et d’entamer les procédures adéquates pour les remplacer.

Dans le cas où il ne l’obtient pas, Mechichi  paracheverait  les procédures permettant aux nouveaux ministres de prendre leurs fonctions, selon ce qu’a déclaré une source bien informée à Mosaïque FM.

Il est à noter que plusieurs personnalités ont proposé des solutions  afin de résoudre ladite crise. Samir Dilou, député d’ Ennahdha,  a invité les ministres proposés que le président de la République, Kais Saïed, refuse de recevoir pour prêter serment, à se retirer.

Le porte-parole du même mouvement,  Imed Khemira, pour sa part, déclaré que la majorité des blocs formant la ceinture politique du chef du gouvernement Hichem i Mechichi, considèrent que le dernier remaniement ministériel répond aux exigences constitutionnelles et légales. Il a, également, déclaré que les prérogatives du président de la République en ce qui concerne la prestation de serment est limitée.

Quant au président du bloc Tahya Tounes, Mustapha Ben Ahmed, il a appelé Mechichi, à démissionner ou à demander aux ministres proposés que le président de la République refuse de recevoir, de se retirer.

Le professeur de droit constitutionnel, Jawher Ben Mbarek, a,quant à lui, qualifié Hichem MLechichi de « maillon faible », l’appelant quitter la scène politique, d’autant qu’il n’y a plus de confiance entre lui et le chef de l’État.