Tunisie-Tribune (Johnson & Johnson) – Le groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson a décidé mardi de « retarder le déploiement » en Europe de son vaccin, qui devait être livré à partir du 19 avril. L’annonce fait suite à la recommandation des autorités sanitaires américaines de faire une « pause » dans l’utilisation du vaccin aux États-Unis après l’apparition de cas graves de caillots sanguins chez six personnes et le décès de l’une d’entre elles.
Le groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson (J&J) a indiqué, mardi 13 avril, qu’il avait « pris la décision de retarder le déploiement » de son vaccin unidose contre le Covid-19 en Europe après la décision des autorités sanitaires américaines de recommander « une pause » dans son utilisation aux États-Unis.
Les principales agences fédérales américaines de santé publique ont déclaré mardi qu’elles souhaitaient enquêter sur six cas de personnes ayant développé des cas graves de caillots sanguins après avoir reçu le vaccin.
Johnson & Johnson « est en train d’étudier ces cas avec les autorités européennes de santé », a indiqué le groupe dans un message transmis à l’AFP.
Une personne décédée
Une personne est morte d’une thrombose sanguine et une autre se trouve dans un état critique aux États-Unis après avoir reçu le vaccin Johnson & Johnson, a annoncé mardi un responsable de l’agence américaine des médicaments (FDA).
Au total, six personnes âgées de 18 à 48 ans ont présenté, 6 à 13 jours après l’injection, des symptômes de thrombose cérébrale, conjugués avec une chute de leur niveau de plaquettes sanguines. « Un cas s’est révélé mortel et un patient se trouve dans un état critique », a déclaré Peter Marks, de la FDA.
Dans un communiqué commun, les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) et la FDA recommandent « une pause dans le recours à ce vaccin, par mesure de prudence », d’ici à ce que les analyses approfondies des cas rapportés soient terminées.
« À l’heure actuelle, ces effets indésirables semblent extrêmement rares », avec six cas identifiés sur plus de 6,8 millions de doses du vaccin de J&J déjà administrées aux États-Unis, mais l’innocuité des vaccins est « la priorité absolue » du gouvernement fédéral, soulignent les deux agences.
Vaccination suspendue en Afrique du Sud
Face à ces risques, l’Afrique du Sud a réagi mardi en suspendant l’utilisation du vaccin Johnson & Johnson. Le ministre de la Santé, Zweli Mkhize, a indiqué qu’aucun cas de caillot sanguin n’avait été répertorié parmi les 290 000 travailleurs de santé vaccinés en Afrique du Sud, mais que la décision américaine devait « être prise au sérieux ».
La France et l’Organisation mondiale de la santé ont donné, au milieu du mois de mars, leur accord à l’utilisation du vaccin conçu par ce laboratoire américain et qui devait être livré en Europe à partir du 19 avril. Ce vaccin ne nécessite qu’une seule injection et se conserve dans un simple réfrigérateur.
L’Agence européenne des médicaments (EMA) avait annoncé, vendredi dernier, examiner un lien possible entre le vaccin de J&J et des cas de caillots sanguins.