Tunisie Tribune (traitement des femmes et des filles par les Talibans)- La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet a exhorté mardi les Talibans, qui se sont emparés du pouvoir en Afghanistan, à respecter les droits humains de tous, et a déclaré qu’une « ligne rouge fondamentale » serait leur traitement des femmes et des filles.
Mme Bachelet s’exprimait devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève lors d’une session extraordinaire concernant la situation en Afghanistan après la chute de la capitale Kaboul aux mains des Talibans le 15 août et la fuite du Président Ashraf Ghani.
Selon la Haut-Commissaire, la prise rapide d’une grande partie du pays, y compris la capitale, par les Talibans « fait craindre un retour aux violations des droits humains du passé et a attisé le désespoir de nombreux Afghans ».
Elle a précisé que, ces dernières semaines, son Bureau a reçu des rapports « poignants et crédibles » sur l’impact sur les civils des violations du droit international humanitaire, ainsi que des violations et abus des droits de l’homme, par les parties au conflit.
« En particulier, nous avons reçu des informations crédibles faisant état de violations graves du droit international humanitaire et de violations des droits de l’homme, commises dans de nombreuses zones sous contrôle effectif des Talibans », a-t-elle dit. Il s’agit notamment d’exécutions sommaires de civils et de membres hors de combat des forces de sécurité nationales afghanes ; de restrictions sur les droits des femmes – y compris leur droit de se déplacer librement et le droit des filles d’aller à l’école ; du recrutement d’enfants soldats; et de la répression de manifestations pacifiques et de l’expression de la dissidence.
Selon Mme Bachelet, il existe de graves craintes pour les femmes, pour les journalistes et pour la nouvelle génération de dirigeants de la société civile qui ont émergé ces dernières années. Les diverses minorités ethniques et religieuses d’Afghanistan sont également exposées à la violence et à la répression.