Aéronautique : la Chine risque de rafler les secrets français de l’hydravion à foils

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Tunisie Tribune (Aéronautique) – Les actifs d’une start-up savoyarde qui a créé un appareil capable de se poser sur mer agitée ont été attribués en janvier à une société chinoise inconnue.

Ne pas permettre qu’une pépite française à la pointe de la technologie parte à l’étranger… C’est tout le combat mené par Hydroptère 2.0, une petite société nantaise spécialisée dans la recherche aéronautique et navale. Depuis plusieurs mois, Gabriel Terrasse, son PDG, bataille pour maintenir sous pavillon français les actifs de l’entreprise savoyarde Lisa Airplanes.

Or, avant de mettre la clé sous la porte, mi-2022, cette jeune pousse a réalisé une première mondiale : un tout nouveau prototype d’hydravion baptisé Akoya. Equipé de foils, des appendices profilés comme des ailes qui remplacent les traditionnels flotteurs, l’hydravion de nouvelle génération, qui vole au-dessus des eaux plus qu’il ne flotte, peut amerrir ou décoller depuis un plan d’eau, et même se poser sur terre ou sur neige.

Malgré son aspect novateur, le projet de Lisa Airplanes n’a pas fonctionné. L’entreprise avait choisi de développer « un hydravion de luxe, un appareil de deux places vendu plus de 300 000 euros », explique M. Terrasse. Faute d’avoir reçu sa certification, l’hydravion Akoya n’a jamais pu être commercialisé. Il n’empêche, les fameux foils, l’innovation d’importance mise au point par Lisa Airplanes, pourraient être développés pour équiper des hydravions beaucoup plus lourds, comme des Canadair.

Dépité mais pas vaincu

Hydroptère 2.0, qui avait fait une offre pour acquérir le prototype et la technologie de Lisa Airplanes, veut poursuivre les recherches de la société savoyarde pour parvenir à dépasser la « barrière de la cavitation ». Ce seuil empêche les bateaux ou hydravions équipés de foils d’aller au-delà des 50 nœuds, soit environ 93 km/h. Au-dessus de cette vitesse, « il y a un décrochage, les foils ne portent plus et tombent brutalement », explique le patron d’Hydroptère 2.0. Un problème pour des hydravions comme pour les Canadair, dont « la vitesse de décollage et d’écopage est de 80 nœuds, environ 149 km/h », ajoute le PDG.