Tunisie-Tribune (iA) – Et si les entreprises utilisaient des technologies pour repérer si leurs salariés sont en colère, stressés, ou détendus ? Ce concept baptisé intelligence artificielle des émotions (EAI) existe déjà depuis de nombreuses années et il a fait son apparition dans le monde du travail. Ces outils sont notamment employés dans le cadre du recrutement des candidats, mais aussi pour surveiller les employés dans l’exécution de leurs missions.
La surveillance est contre-productive
Autre exemple fourni par le site d’information : une société qui produit des bureaux haut de gamme de grandes entreprises comme Nvidia et LinkedIn. Leurs chaises sont équipées de biocapteurs capables de mesurer le rythme cardiaque, la variabilité du rythme cardiaque, le rythme respiratoire et la nervosité des personnes. Cet outil est conçu pour mesurer le bien-être et les données sont collectées anonymement pour établir un diagnostic général.
Certains ne croient pas à cette version, à l’image de Sarah Myers West, directrice générale de l’AI Now Institute. Citée par Business Insider, elle explique : “Si vous travaillez avec la biométrie et la reconnaissance des émotions, vous avez affaire à des données identifiables par nature. Il y a tellement de flux de données qui sont collectés que l’argument de l’anonymisation ne tient pas.”
À noter que l’EAI, qui semble un marché promis à un bel avenir, est parfois contesté dans son efficacité. Cette technologie est en effet basée sur les travaux du psychologue américain, Paul Ekman. Selon lui, les émotions humaines sont révélées par des expressions faciales universelles. Mais ces recherches ont récemment été réfutéees par plusieurs recherches, si bien qu’elles ne font pas consensus.
Quoi qu’il en soit, et d’une manière plus générale, les dispositifs de surveillance au travail sont une très mauvaise idée. D’après une étude menée par David Welsh, professeur à l’université d’État de l’Arizona, le flicage a au contraire tendance à inciter les employés à enfreindre les règles. Les scientifiques ont même relevé des pauses non autorisées, un travail volontairement plus lent, ou encore du vol de matériel plus fréquent, chez les travailleurs les plus scrutés.