Tunisie – Un lendemain qui chante pour que les groupuscules terroristes déchantent. Au lendemain des évènements tragiques de l’attaque sanglante perpétrée au musée du bardo, les Tunisiens, parfois larme à l’œil, sont descendus dans les rues en masse, femmes et enfants, pour afficher leur détermination à ne pas plier sous les menaces terroristes.
Les Tunisiens tiennent, dur comme fer, à leur choix de mode vie et terminer cette phase transitoire vers la vraie démocratie. Au lendemain de ces évènements du 18 mars, il a été décidé de fêter, en ce 20 mars, dignement et en fanfares cette 59ème commémoration de l’indépendance.
A Carthage, un Béji Caied Essebsi, flamboyant et particulièrement inspiré par le Bourguibisme
Malgré des mesures de sécurité renforcées, des réceptions annulées ou reportées, la célébration du 59ème anniversaire de l’indépendance a été exceptionnelle à plus d’un titre.
Que ce soit au niveau des grandes artères des grandes villes, de l’avenue Habib Bourguiba à Tunis, aussi bien qu’au Palais de Carthage où l’ensemble de la classe politique s’était réunie autour de Béji Caied Essebsi qui a régalé la galerie par un discours, au style Bourguibien, plein de bon sens et ponctué de rappels de faits historiques et d’anecdotes amusantes, la fête était réussie.
À Carthage, l’attention était focalisée sur le simple et flamboyant discours improvisé par le Président de la République, la présence des représentants de toutes les forces vives de la nation et certaines personnalités qui ont marqué, à une certaine époque, la mémoire du Tunisien, dont l’ancien président de la République, Moncef Marzouki qui n’a pas fait faux bond et a répondu à l’invitation de son successeur qui vient de le battre aux dernières élections.
Selon le protocole, Moncef Marzouki était assis au premier rang, entre l’ancien Président Fouad Mebazaa et Mustapha Ben Jaafar (ancien Président de l’Assemblée Constituante et Père de la Constitution actuelle), et non loin d’Ali Laarayedh et Mehdi Jomaa placés à sa gauche . À sa droite, se trouvent Abdelfettah Mourou et Rached Ghannouchi, alors que derrière lui, nous avons remarqué la présence d’Ahmed Néjib Chebbi et Ahmed Brahim.
Parmi les autres grandes figures nationales, nous avons noté la présence assez remarquée d’Ahmed Ben Salah, Mansour Moalla, Mustapha Filali, Chedly Klibi, taher Belkhouja et autres Driss Guiga. La famille Bourguiba était représentée par Moez et Hajer Bourguiba.
Avant de prononcer son discours, le président Béji Caïd Essebsi avait passé en revue des détachements des divers corps qui lui ont rendu les honneurs, selon le cérémonial protocolaire, en usage sous Bourguiba.
Béji Caïd Essebsi a prononcé un discours rassembleur ponctué de cette fameuse amnistie nationale qui a tant tardé dans sa mise en œuvre
Béji Caïd Essebsi a, en effet, laissé de côté le discours officiel qui lui a été préparé (imprimé et distribué), pour se lancer dans une allocution improvisée de 35 minutes, ponctuée de rhétoriques captivantes, comme celle que les Tunisiens adorent, et ce, tel le leader Bourguiba, dans ses meilleurs moments.
Béji Caïd Essebsi, n’a pas hésité à utiliser des versets coraniques, des adages populaires, tout en se référant à des pans de l’histoire nationale, le tout ponctué d’une pointe d’humour. Dans l’ensemble, les messages clés ont été : union nationale, guerre contre le terrorisme, réformes et réconciliation nationale.
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