L’intelligence artificielle au service du journalisme : défis et opportunités

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Tunisie-Tribune (L’intelligence artificielle) – Les participants à la Conférence Internationale sur “le rôle des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle dans le développement de contenus journalistiques pour les agences de presse ” organisée jeudi par l’agence TAP ont appelé à un usage sans risques de l’Intelligence artificielle pour le développement des contenus journalistiques.

Le directeur général de l’Union des Agences de presse Islamiques a évoqué les défis éthiques et juridiques de l’utilisation de l’IA dans les agences de Presse, relevant l’importance de leur adhésion à ce processus technologique, devenue une nécessité à même de rapporter de manière rapide les faits et actualités tout en garantissant la transparence et la crédibilité.

L’expert International en Intelligence artificielle en France, Helmy Rayes, a passée en revue les cyber-risques de l’Intelligence Artificielle, indiquant que la mauvaise utilisation de l’IA pourrait développer des mécanismes d’anonymat et augmenter les risques de piratage “d’où la problématique de sa surexploitation”.

De son côté, le directeur des Systèmes d’information à l’agence Tunis Afrique presse (TAP), hichem Zammali, a présenté l’expérience de l’agence TAP en matière d’utilisation des technologies et des systèmes d’information modernes soulignant à cet effet, l’importance de l’intégration des nouvelles technologies et de l’IA d’une manière sécurisée et prudente pour protéger les données des utilisateurs.

Il a précisé que l’agence TAP a entamé l’utilisation des nouvelles technologies et adhéré à la transition numérique pour développer sa production journalistique.

Dans son intervention intitulée « Ethique du rôle de l’intelligence artificielle au service de l’agence de presse » le directeur général adjoint de la rédaction à l’Agence Tunis Afrique Presse Zouhair Ourimi, a indiqué que, malgré les avancées significatives dans le domaine de l’intelligence artificielle, celle-ci est parfois source de désinformation potentielle, du fait qu’elle contient des données stockées à partir de différentes sources, personnes, livres ou sites web, qui peuvent “être fausses, erronées ou biaisées”.

Il a indiqué que l’agence de presse a besoin des techniques de l’intelligence artificielle pour développer sa production, économiser les efforts des journalistes, accélérer la traduction et détecter les images falsifiées sans négliger l’aspect éthique et déontologique de la mission des médias.

Ourimi a souligné que les établissements éducatifs et de formation dans le secteur de l’information et des agences de presse sont appelés à développer l’IA sous une optique éthique, mettant en garde contre son impact sur la neutralité des médias et le risque de désinformation qui pourrait affecter la crédibilité de l’agence de presse et la confiance des lecteurs.

Il a souligné la nécessité de promulguer des lois et des codes qui protègent les droits des journalistes à la lumière de la prolifération des logiciels et des applications d’intelligence artificielle, notant l’absence des législations et d’accords internationaux qui réglementent l’usage des outils d’intelligence artificielle et protègent les journalistes contre le plagiat.

Le directeur général adjoint de la TAP a mis l’accent sur l’importance de définir les voies et les objectifs de l’utilisation de l’IA afin de préserver la noble mission de l’agence de presse ainsi que sa crédibilité et son objectivité.

De son côté, Daria Ivankova, directrice de la coopération internationale de BRICKS TV a souligné dans son intervention par Zoom que l’IA qui a envahi notre quotidien, est utilisée de plus en plus dans la production des contenus audiovisuels, relevant que l’IA générative comporte des opportunités et des risques nécessitant une évaluation sérieuse.

De son côté, le directeur général de l’économie numérique au ministère des technologies de communication, Sami Ghazali, a présenté la stratégie du secteur des technologies de la communication “Tunisie numérique 2025” précisant que cette stratégie est fondée sur la révision des cadres juridiques réglementant la numérisation et l’intégration sociale numérique et la réduction du fossé numérique entre les régions et les catégories sociales.

“Cette stratégie oeuvre à impulser la transition numérique de l’administration, à sécuriser l’espace cybernétique et à développer les compétences dans ce domaine” a-t-il dit.

Pour sa part, le directeur général au ministère des affaires étrangères, de la migration et des tunisiens à l’étranger, Mohamed Elloumi, a passé en revue le plan de communication du département, précisant que le ministère des affaires étrangères est très actif sur internet et dans les réseaux sociaux.

Il a ajouté que le ministère des affaires étrangères a créé la plateforme “Tunisie médias” afin d’assurer la communication avec les missions diplomatiques à l’étranger et de faire connaitre ses diverses activités.

“La plateforme offre également des espaces pour mieux faire connaître les réussites des Tunisiens à l’étranger et promouvoir la Tunisie en tant que destination touristique et économique” a-t-il précisé.

Il convient de noter que la conférence internationale sur le “rôle des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle dans le développement de contenus journalistiques pour les agences de presse qui a été organisée par l’Agence TAP dans le cadre de sa présidence de l’Alliance des Agences de Presse Méditerranéennes (AMAN) a vu la participation de 10 agences de presse et de plusieurs chaînes de télévision des pays méditerranéens, ainsi que d’un grand nombre d’experts et représentants de start-ups dans le domaine de l’intelligence artificielle.