GAMING : Ascension hallucinante du jeu mobile Monopoly Go… (à 3 milliards de dollars en 15 mois)

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Tunisie-Tribune (GAMING) – Lancé en avril 2023 par Hasbro en collaboration avec le studio américain Scopely, Monopoly Go! a rapidement captivé les joueurs du monde entier. En à peine plus d’un an, l’application a généré l’impressionnant chiffre de 3 milliards de dollars de revenus. Cette performance fulgurante en fait le jeu mobile ayant atteint ce cap symbolique le plus rapidement de l’histoire (seulement 473 jours selon les données de Sensor Tower).

Le succès de Monopoly Go! ne se limite pas à ses revenus astronomiques. Pour l’année 2024, Hasbro prévoit des retombées considérables, avec 105 millions de dollars attendus uniquement en revenus de licence. Maxime Demeure, PDG de la société française de jeux vidéo Madbox, ne cache pas son admiration. “C’est l’un des plus grands succès des 15 dernières années en matière de jeux mobiles” témoigne-t-il aux Echos. Il souligne l’alchimie parfaite entre la puissance de la marque Monopoly et une stratégie marketing audacieuse. En effet, Scopely n’a pas lésiné sur les moyens en investissant pas moins de 500 millions d’euros en publicité sur quelques mois lors du lancement de l’application.

Rue de la paix

Le triomphe de Monopoly Go! repose sur plusieurs ingrédients clés. D’abord, sa nature de jeu “mobile casual” le rend accessible à un large public. La simplicité de son gameplay permet à chacun de s’y plonger rapidement, sans barrière d’entrée.

L’aspect social du jeu joue également un rôle essentiel. Bien qu’il s’agisse fondamentalement d’une expérience individuelle, Monopoly Go! intègre des événements collectifs réguliers, encourageant les joueurs à partager des moments avec famille et amis. Cette dimension communautaire renforce l’engagement et la fidélité des utilisateurs.

Comme l’explique Maxime Demeure, “Monopoly Go! est un jeu du quotidien. Il s’inscrit très bien dans ce que représente le mobile dans la vie des gens, avec la possibilité de jouer de courtes sessions à tout moment de la journée”. Cette flexibilité s’accorde parfaitement avec les habitudes de consommation modernes, où le smartphone est devenu le compagnon de tous les instants.

Derrière son apparence gratuite, Monopoly Go! cache un modèle économique connu mais redoutablement efficace. L’application multiplie les incitations à la dépense, proposant régulièrement des mini-jeux payants ou des autocollants à collectionner. Ces éléments, souvent nécessaires pour progresser pleinement dans le jeu, transforment subtilement l’expérience gratuite en source de revenus constante. Ce modèle économique du pay-to-win fait le succès d’autres jeux, y compris sur consoles. On pense par exemple à Fifa, Call of Duty Warzone ou encore Fortnite. Mais “le jeu mobile est un marché en extrême croissance depuis quinze ans” insiste Maxime Demeure. C’est aujourd’hui le premier marché du divertissement mondial, avec une valeur de marché proche des 200 milliards de dollars”.

Le triomphe de Monopoly Go! est d’autant plus remarquable qu’il survient dans un secteur ultra-saturé. Chaque année, des millions de nouvelles applications tentent de percer, face à des géants solidement établis comme Candy Crush ou Pokémon Go. Dans cet environnement impitoyable, Monopoly Go! a su tirer son épingle du jeu grâce à ce que Maxime Demeure appelle une “double prime à l’innovation et à la taille”. D’un côté, l’application propose une expérience de jeu simple et accessible, parfaitement adaptée aux attentes des joueurs mobiles. De l’autre, elle bénéficie de la puissance marketing incomparable de la marque Monopoly, lui permettant de se démarquer instantanément dans les stores d’applications.
  • Monopoly Go! a généré 3 milliards de dollars de revenus en 473 jours, devenant le jeu mobile le plus rapide à atteindre ce cap.
  • Son succès repose sur la simplicité du gameplay, la dimension sociale et la flexibilité d’utilisation, parfaitement adaptées aux habitudes de consommation mobile.
  • Ce phénomène illustre le potentiel du marché du jeu mobile, valorisé à près de 200 milliards de dollars