Tunisie-Tribune (La Faim à Gaza)- Le chef des droits de l’homme de l’ONU s’est dit est «choqué et consterné» par les propos du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, selon lesquels « il serait justifié et moral de laisser mourir de faim 2 millions de Palestiniens à Gaza pour libérer des otages ».
« Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, condamne avec la plus grande fermeté ces propos, qui incitent également à la haine contre des civils innocents », a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH), Jeremy Laurence, interrogé par un journaliste lors d’un point de presse de l’ONU à Genève.
Selon l’ONU, « le fait d’affamer des civils comme méthode de guerre est un crime de guerre », a-t-il rappelé. « Cette déclaration publique risque d’inciter à commettre d’autres crimes atroces ».
Le porte-parole a estimé que « de telles déclarations, en particulier de représentants publics, doivent cesser immédiatement » et « doivent faire l’objet d’enquête », en premier lieu par l’Etat concerné. « C’est donc un appel immédiat aux autorités israéliennes pour qu’elles surveillent ce type de comportement. (…). C’est la première étape. C’est la responsabilité des Israéliens », a insisté M. Laurence.
« Nous répétons ce que nous avons dit à maintes reprises, à savoir qu’il doit y avoir un cessez-le-feu immédiat, tous les otages doivent être libérés et l’aide humanitaire doit pouvoir entrer à Gaza », a conclu le porte-parole du HCDH.
Selon les agences humanitaires de l’ONU, Israël entrave gravement la réponse humanitaire à la catastrophe à laquelle sont confrontés les Gazaouis depuis dix mois, laissant ainsi la population de la bande de Gaza au bord de la famine, avec un manque d’eau potable et de médicaments.