Au Salon Africain de l’Aéronautique et de la Défense (en Afrique du Sud), l’industrie Aero de la Turquie a séduit le Maghreb

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Tunisie-Tribune (Salon Africain de l’Aéronautique et de la Défense) – En Afrique du Sud, le Salon africain de l’aéronautique et la défense a bouclé, vendredi 20 septembre, sa dernière journée de conférences. Place désormais au spectacle aérien, ce week-end, ouvert au grand public. Et parmi les exposants présents, la Turquie est bien représentée, avec un grand espace de présentation et plusieurs sociétés venues montrer leurs dernières technologies. Il faut dire que le pays a su, ses dernières années, se positionner comme un acteur montant du marché africain.

La Turquie a misé sur le développement de sa propre industrie militaire ces vingt dernières années, afin de réduire sa dépendance aux importations. Et désormais, cette stratégie trouve des débouchés en Afrique, avec une grande progression de la vente d’armes turques. Pour James Kerr, analyste et fondateur de la société Orion Consulting, lors de ce salon, « ils proposent un peu de tout : leurs drones ont été éprouvés sur le plan opérationnel, ils ont des systèmes au sol développés et leur matériel aérien attire aussi, avec le Nigeria qui a acheté leurs hélicoptères. Tout cela montre qu’ils ont une vraie stratégie d’offre dans les multiples secteurs. »

Diplomatie militaire

Des drones turcs ont – par exemple – été utilisés par l’Éthiopie, dans le Tigré, ou par les États du Sahel. Cette stratégie s’accompagne de toute une diplomatie militaire menée par Ankara. Et elle est assortie de prix compétitifs, comme le souligne Sandile Nlovu, qui est à la tête de l’organisme représentant l’industrie sud-africaine de l’armement (AMD), une industrie qui vise le même marché continental : « Au-delà de la traditionnelle compétition avec les Russes et les Chinois, nous devons désormais aussi compter avec les Turcs. Et au-delà de leurs prix, qui sont intéressants, ils proposent également des dispositifs de financement. »

Ankara a aussi séduit le Maghreb, en fournissant son aide au gouvernement de Tripoli, et en parvenant à vendre des armes à la fois au Maroc et à l’Algérie.