Tunisie-Tribune (Rai Uno City) – La classe sociale populaire entre rêve et réalité, tel est le thème de la pièce « Rai Uno City» du centre d’art dramatique de Médenine mise en scène de Ali Yahyaoui présentée jeudi 9 août 2018 à Mad’artCarthage dans le cadre de la 54ème édition du Festival International de Carthage.
C’est typiquement tunisien. Au pire des moments, il y a toujours de l’humour. C’est la façon du tunisien de faire face à la réalité. Une réalité venant du fond d’un quartier populaire baptisé « Rai Uno City », d’où le metteur en scène a puisé ses repères pour disséquer le sociétal avec une démarche d’intellectuel doublé d’artiste conscient des enjeux des mutations qui s’opèrent à une échelle mondiale.
Le décor est imposant, voire oppressant. Il représente un pont dans un quartier populaire marginalisé comme il en existe partout ailleurs à travers le monde. Il est jonché de barreaux de fer en guise de métaphore à la réclusion. Les événements s’y déroulent autour d’un hommeMhadheb, unpersonnage pauvre consacrant sa vie à sa femme Dalila et son petit bébé. Il passe sa journée à ramasser des bouteilles en plastique pour subvenir aux besoins de sa petite famille. Comme lui, ils sont plusieurs à faire ce travail à « Rai Uno City » en nourrissant le rêve de vivre des jours meilleurs.
« Rai Uno city» est une production du Centre des Arts Dramatiques de Medenine sur une dramaturgie et une mise en scène de Ali Yahyaoui, une scénographie de MeftahBoukraa, et une Interprétation de FarhatDebbech, Latifa Gafsi, AwatefAbidi, KlaniZagrouba, Dhaou Hamza Khalfallah, Hamza Ben Aoun et MakramSanhouri.
Elle dissèque le quotidien pénible de personnes ordinaires pris au piège d’une vie qui n’épargne personne et qui n’ont trouvé d’échappatoire que dans le commerce de récupération du plastique.Certes, ce thème est récurrent et ordinaire mais il prend dans cette pièce une dimension très symbolique qui décrit avec une esthétique propre au quatrième art, le combat de l’homme pour la vie, dans son expression la plus noble.