Présidence de la BAD : Jalloul Ayed éliminé au 4ème tour, la Tunisie principal soutien aurait été son principal handicap !

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Abidjan (Présidence de la BAD) – il y a des vérités qui font mal.

En effet, nous venons d’apprendre que malgré des compétences bel et bien reconnues, Jalloul Ayed a été éliminé au 4ème tour alors qu’ils ne restent plus en lice que quatre sur les huit candidats à l’élection de la présidence de la BAD (Banque africaine de développement). Il apparait clairement que par le jeu des alliances, la Tunisie principal soutien de Jalloul Ayed, aurait été son principal handicap.

Les 80 gouverneurs de la Banque africaine de développement ont été réunis dans l’auditorium, une grande salle de près de 4 000 places du palais des congrès de l’hôtel Ivoire d’Abidjan,  pour élire, ce jeudi 28 mai 2015, le nouveau président de l’institution.

Jalloul Ayed, ancien ministre tunisien des Finances, en compagnie de huit autres, était candidat à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), mais  comme cela a été souligné à maintes reprises, par notre collègue et ami Talel Bahoury du Webmanagercenter, fin connaisseur des jeux d’alliance de l’Afrique, Jalloul Ayed est sur le papier (en CV et en expérience), au-dessus du lot, avec un profil qui sied parfaitement aux nouvelles orientations de la Banque, mais cela n’est malheureusement pas suffisant.- Présidence de la BAD- Jalloul Ayed éliminé au 4ème tour-la Tunisie principal soutien aurait été son principal handicap

Les intérêts propres de chaque pays passent en premier

Dans toutes les organisations internationales, notamment en Afrique, le “profil“ seul n’est pas suffisant. Le poids politique du pays d’origine, la dimension de sa diplomatie et l’intérêt économique que peut constituer ce pays pour ceux qui votent valent de l’or. …reconnaissons qu’en la matière, la Tunisie n’a pas toujours pesé lourd en Afrique et encore moins en 2015.

Il est vrai qu’aujourd’hui, nous commençons à voir ce qui se passe ailleurs en nous détournant de cette fixation sur l’Europe qui devient de plus en plus inaccessible, pour projeter nos espoirs sur les marchés africains, mais il y encore beaucoup de chemin à faire parce que la tâche ne sera pas simple.

De son côté, Jalloul Ayed compte beaucoup d’amis et de réseaux en Afrique et dans le monde-, mais cela n’a pas été suffisant, et ce, si nous tenons compte du poids de “l’électorat“ des pays africains.

Il faut reconnaitre aussi que certains pays occidentaux, au même titre que les pays du Golfe ou même encore ceux du Maghreb (voire Libye, l’Égypte et même du Maroc) , n’ont pas vraiment intérêt à voter Tunisien. Pour ne parler que de ce dernier (le Maroc), au vu de ses relations politiques et économiques sur l’Afrique subsaharienne, il aurait beaucoup à perdre en soutenant le candidat tunisien, et ce, sans entrer dans certaines considérations en rapport avec le fossé psychologique qui existe entre l’Afrique noire et l’Afrique blanche.

Processus du vote

Chaque gouverneur vote pour l’un des candidats en lice qui ont été ministre des finances de leur pays ou anciens hauts responsables de l’institution. Au moins deux tours (cinq maximum) sont prévus. Après chaque tour, le candidat ayant reçu le moins de voix se retire.

Les huit candidats de 2015 sont :

Un Nigérian, Akinwu Adesina, une Cap-Verdienne, Cristina Duarte, un Tchadien, Kordjé Bedoumra, un Tunisien, Jalloul Ayed, un Malien, Birama Sidibé, un Zimbabwéen, Thomas Sakala, un Sierra-Léonais, Samura Kamara et un Ethiopien, Sufian Ahmed.