Tunisie (présidentielle) : l’ATIDE s’étonne, alerte et dénonce l’ISIE qui enfreindrait la loi électorale et les normes internationales

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Présidentielle (ATIDE) – L’exclusion de la société civile des centres de vote par l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections est une décision arbitraire et contraire aux normes internationales. Cette décision enfreint également la loi électorale ainsi que les décisions de l’ISIE relatives à l’accréditation des observateurs et des délégués des candidats. L’ATIDE considère cette décision comme injuste et affectant l’intégrité, la transparence et la crédibilité des élections.

téléchargement (1)Face à l’absence de raisons convaincantes expliquant cette décision, et à la persistance de l’ISIE dans sa position, l’ATIDE s’interroge quant aux intentions réelles qui motivent cette exclusion. D’autant plus que cette décision entrave le rôle patriotique de la société civile, en l’occurrence celui de réussir l’opération électorale et d’assurer la crédibilité des résultats qui en émanent et leur acceptation par les candidats. Nous soulignons dans ce contexte que les infractions les plus importantes, lors des élections législatives et présidentielles durant le premier tour, ont été observées dans les cours des centres de vote.

Par conséquent, L’ATIDE alerte l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections des conséquences dangereuses de la violation de la loi et la met face à ses responsabilités quant aux doutes qui entacheraient toute l’opération électorale, et au retour à un système révolu en contradiction totale avec les normes internationales et avec les principes fondamentaux de la démocratie des élections.

ISIE- Tunisie-TribuneL’ATIDE s’étonne du silence suspect des parties candidates pour la présidence et des partis politiques face à cette décision contraire aux principes de l’intégrité de l’opération électorale et de sa transparence.

L’ATIDE rejette, tant pour la forme que pour le fond, la décision de l’ISIE, et s’interroge sur le choix du timing pour communiquer cette mesure (quelques heures avant le début de l’opération de vote des Tunisiens à l’étranger), privant ainsi la société civile d’exercer son droit de recours auprès des autorités compétentes.

Enfin, l’ATIDE persiste à accomplir son droit patriotique relatif à l’observation des élections dans tous les espaces de l’opération électorale. Au cas où elle serait empêchée d’exercer ce droit reconnu par toutes les normes internationales en la matière, l’ATIDE pourrait annoncer à tout moment son retrait de l’observation refusant de participer à un témoignage fallacieux. L’Association s’engage également à exercer tous les recours légaux garantis par la constitution, la loi électorale et les conventions internationales pour faire face à cette décision.

Les premières observations de l’ATIDE en Tunisie (à  13h00)

 * Ouverture des Bureaux :

  • – Ouverture à l’heure dans la majorité des centres de vote ;
  • – Faible participation lors des premières heures de vote et faible participation des jeunes ;
  • – A l’ouverture, il y avait moins de deux délégués des candidats et de deux à trois observateurs de la société civile par bureau de vote ;

 * Procédures de vote :

  • – Manque de matériel électoral dans 5% des bureaux de vote observés ;
  • – Non exposition de l’urne vide dans 2% des bureaux observés ;
  • – Absence de tamponnage des bulletins de vote à Médenine (école Tourit) ;
  • – Refus de tremper le doigt dans l’encre par un électeur qui a été accepté par l’agent de bureau Tunis 1 Ecole Essadkia ;

 * Entraves au travail des observateurs :

  • – Autorisation d’accès des observateurs à un centre de vote accordée en retard (à Djerba Midoun – Ecole 2 mars) ce qui les a empêché d’observer les procédures, notamment l’exposition de l’urne vide ;
  • – A l’ouverture des bureaux : 9% des observateurs ATIDE ont été interdits d’accéder aux bureaux de vote (ex : Ben Arous – Mhamdia (Nassim 1 Bochra), Hammamet (école Mhiri…) ;
  • – Renvoi d’observateurs dès leur sortie du bureau de Ben Arous (écoles Faouz 1 et 2) ;
  • – Intimidation et menace d’une observatrice de l’ATIDE suite à la documentation par cette dernière d’une infraction (à Kebili école Zaouiet El Anes) ;

 * Violation du silence électoral & influence des électeurs :

  • – Présence d’une voiture portant des affiches d’un candidat, appelant à voter pour lui (Jendouba) ;
  • – Campagne dans un café à proximité du centre de vote (Le kef – Ksour) ;
  • – Affichage près des centres de vote (Hammam Ghezaz ; Le Kef école El Mahatta) ;
  • – Activité de propagande par un responsable local de campagne Sfax (Eskhira) ce qui a provoqué une réaction violente de la part de certains électeurs qui l’ont agressé ;
  • – Influence par les délégués des candidats à l’intérieur des centres de vote (Médenine Centre Ktar Beni Khdèche, Route de la Soukra école L’Aouina) ;
  • – Influence par les sympathisants de candidats (Kasserine école Manar ; Tunis 1 Radès Méliane) ;
  • – Transport gratuit par un taxi et un véhicule privé pour les électeurs d’un candidat (Le Kef : Neber et Ksour) ;
  • – Influence par les agents des bureaux de vote (Sidi Bouzid Bir El Hfay et Jendouba école primaire la mosquée). Dans le premier cas, l’IRIE a été alertée par l’ATIDE et a changé immédiatement l’agent en question ;

* Cas de violence :

  • – Violences verbales qui ont dégénéré en violences physiques entre les militants des deux candidats et qui ont nécessité l’intervention des forces de l’ordre (à Gafsa école Avenue Bourguiba).