« Nos Présidents se sont souvent rencontrés ces deux dernières années. À Paris, à Tunis comme dans de nombreux points de la planète. Un demi siècle les séparait à l’état civil. Mais une grande affection, une complicité d’intelligences, une amitié très respectueuse les liaient profondément, à l’image d’une Tunisie et d’une France fortement unies autour des deux rives de la Méditerranée.
À titre personnel, je présente mes condoléances très attristées à son épouse, ses enfants, ses proches ainsi qu’au peuple tunisien.
À ses grandes qualités d’homme d’Etat, j’ajouterai, pour les saluer, son exceptionnelle connaissance de l’histoire du monde, sa culture exigeante et universelle, son lien avec notre pays, notre langue, nos valeurs. Pendant ces deux années et demi, servant en Tunisie, j’ai toujours été impressionné par cet infatigable humaniste, cet ami des lettres et du verbe. Ses mots malicieux!
J’avais lu avec passion son « Bourguiba, le bon grain et l’ivraie » publié deux ans avant la révolution de jasmin. Adversaire de tous les obscurantismes, Beji Caïd Essebsi a su, cinquante ans après avoir exercé ses premières fonctions au service de son pays et profondément inspiré par le message d’Habib Bourguiba, être le sage Président de la transition démocratique tunisienne.
Disparu dans l’exercice de sa haute mission, à quelques mois d’un anniversaire qui aurait conclu son mandat et célébré son 93 ème anniversaire, il aimait parler des textes qu’il avait lu. Sachant qu’il appréciait beaucoup le livre de Max Weber, « le Savant et la Politique », je lui avais adressé récemment une petite citation de cet auteur: « ce n’est pas l’âge qui importe, mais d’abord la souveraine compétence du regard qui sait voir les réalités de la vie sans fard et ensuite la force d’âme qui est capable de les supporter et de se sauver avec elles ».
Aujourd’hui le Président Béji Caïd Essebsi s’est sauvé, après les avoir si brillamment supporté, des réalités de la vie. Mais il est, en ce jour de la Fête de la République, entré dans l’Histoire.
Paix à son âme et que vive la belle et grande Tunisie! »
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Message d’Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de France en Tunisie,pour saluer le Président Beji Caïd Essebsi Nos Présidents se sont souvent rencontrés ces deux dernières années. À Paris, à Tunis comme dans de nombreux points de la planète. Un demi siècle les séparait à l’état civil. Mais une grande affection, une complicité d’intelligences, une amitié très respectueuse les liaient profondément, à l’image d’une Tunisie et d’une France fortement unies autour des deux rives de la Méditerranée. À titre personnel, je présente mes condoléances très attristées à son épouse, ses enfants, ses proches ainsi qu’au peuple tunisien. À ses grandes qualités d’homme d’Etat, j’ajouterai, pour les saluer, son exceptionnelle connaissance de l’histoire du monde, sa culture exigeante et universelle, son lien avec notre pays, notre langue, nos valeurs. Pendant ces deux années et demi, servant en Tunisie, j’ai toujours été impressionné par cet infatigable humaniste, cet ami des lettres et du verbe. Ses mots malicieux!J’avais lu avec passion son "Bourguiba, le bon grain et l’ivraie » publié deux ans avant la révolution de jasmin. Adversaire de tous les obscurantismes, Beji Caïd Essebsi a su, cinquante ans après avoir exercé ses premières fonctions au service de son pays et profondément inspiré par le message d’Habib Bourguiba, être le sage Président de la transition démocratique tunisienne.Disparu dans l’exercice de sa haute mission, à quelques mois d’un anniversaire qui aurait conclu son mandat et célébré son 93 ème anniversaire, il aimait parler des textes qu’il avait lu. Sachant qu’il appréciait beaucoup le livre de Max Weber, "le Savant et la Politique", je lui avais adressé récemment une petite citation de cet auteur: « ce n’est pas l’âge qui importe, mais d’abord la souveraine compétence du regard qui sait voir les réalités de la vie sans fard et ensuite la force d’âme qui est capable de les supporter et de se sauver avec elles ».Aujourd’hui le Président Béji Caïd Essebsi s’est sauvé, après les avoir si brillamment supporté, des réalités de la vie. Mais il est, en ce jour de la Fête de la République, entré dans l’Histoire.Paix à son âme et que vive la belle et grande Tunisie!
Publiée par Olivier Poivre d'Arvor sur Jeudi 25 juillet 2019