- Béji Caïd Essebsi avait a su garder la sagesse des décennies accumulées, la sagesse d’un doyen et l’insolence juvénile qui ne cédait à rien.
- Ce diplômé de la Sorbonne est devenu docteur Honoris Causa de cette institution
- « Si El Béji » avait une volonté d’embrasser le monde tel qu’il était
Tunisie-Tribune (hommage d’Emmanuel Macron à BCE) – C’est avec les yeux embués et avec une voix tremblante qu’Emmanuel Macron, président français, a rendu hommage a Béji Caïd Essebsi, ce samedi 27 juillet 2019.
Dans son allocution, Emmanuel Macron a rendu un vibrant hommage au chef de l’Etat le qualifiant de « grand président » et sa disparition d' »immense perte ».
« Nous sommes là aujourd’hui pour rendre hommage et accompagner le président Béji Caïd Essebsi qui nous a quittés le 25 juillet, le jour même de la fête de la République …lui dont le destin a été lié à celui de la Tunisie« .
« Si El Béji », a-t-il réitéré à plusieurs reprises en utilisant le dialecte tunisien. «…Nous sommes les amis du peuple tunisien. Le peuple français est là pour lui. Nous sommes admiratifs », a-t-il déclaré.
Pour Emmanuel Macron, Béji Caïd Essebsi est un homme de combat, de conquête, de force et de caractère. « Ce diplômé de la Sorbonne est devenu docteur Honoris Causa de cette institution. Il avait un lien particulier avec la France. Et si je peux me le permettre : il m’a beaucoup appris », a encore déclaré Emmanuel Macron.
Le président français a souligné le caractère « paradoxal » de notre président : il possédait, selon lui, la sagesse d’un doyen et l’insolence juvénile qui ne cédait à rien. « Vous aviez un très grand président qui a su garder la sagesse des décennies accumulées et une jeunesse qui ne cédait à rien. Il avait une volonté d’embrasser le monde tel qu’il était. Pour moi, c’est cela Si El Béji. Il était là dans la crise libyenne, avec une force incroyable, insistant sur la nécessité de l’entente », a dit Emmanuel Macron.
Toujours avec une grande émotion, le jeune président français a rappelé que Béji Caïd Essebsi était le premier président de la Seconde République tunisienne. « Il avait une vision, une force d’âme. Pour la Tunisie, il a supporté la stabilité de la Constitution, l’attachement à la liberté, à l’ouverture. Il accordait une place inédite donnée aux femmes, à l’égalité femme-homme. Il a embrassé les combats de son époque, comme Bourguiba l’avait fait jadis dans l’ère de la modernité », a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron poursuit en affirmant que : « Béji Caïd Essebsi a tenu bon face à l’obscurantisme, au terrorisme. Il a tenu avec courage pour une Tunisie éclairée et tolérante, attachée aux valeurs universelles. « Dans son livre sur Habib Bourguiba, Béji Caïd Essebsi affirmait combien les peuples étaient ingrats avec ceux qui les ont dirigés. Le peuple tunisien, pour sa part, n’attendra pas pour exprimer sa gratitude », a-t-il assuré, et d’enchaîner, la gorge nouée : « Monsieur le président, Si El Béji, dans quelques instants, le peuple et ceux qui vous aiment vous accompagneront jusqu’à votre dernière demeure. C’est le peuple tunisien qui va se montrer disponible et digne de ce qu’il a été, et pour lequel vous avez tout donné ».