Tunisie-Tribune (protection des droits de l’enfant) – La Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH) lance une campagne nationale pour protéger les droits de l’enfant lors des élections présidentielle et législatives de 2019.
Cette campagne dont le coup d’envoi a été donné lors d’une conférence organisée par la LTDH à Tunis, vendredi 6 septembre 2019, vise à sensibiliser les candidats aux élections législatives et présidentielle à l’impératif d’accorder aux droits de l’enfant l’intérêt nécessaire dans leurs programmes électoraux, selon Mohiddine Legha, membre du comité directeur de la LTDH.
Cette campagne a aussi pour objectif d’inciter le citoyen à choisir le candidat le plus apte à défendre les droits de l’enfant en Tunisie.
Il s’est dit préoccupé par l’absence totale de la question des droits de l’enfant dans les programmes électoraux des candidats à l’élection présidentielle en dépit de la situation de l’enfance tunisienne qui exige une intervention urgente aux niveaux de l’éducation, de la santé et de l’alimentation.
Par ailleurs, le chargé de communication à l’Unicef, Mokhtar Dhahri, a fait savoir qu’une nouvelle étude réalisée par l’Institut national de la statistique (INS) en collaboration avec l’Unicef, sur la santé de la mère et de l’enfant en 2018, a montré que 49% des enfants en Tunisie ne bénéficient pas des services préscolaires et que 17% seulement des enfants issus de familles pauvres profitent de ce service, signalant que 52% des élèves abandonnent l’école avant d’achever le deuxième cycle de l’enseignement secondaire.
D’après cette étude, 88% des enfants sont victimes d’un acte de violence au sein de la famille ou en dehors du milieu familial, a-t-il ajouté, faisant savoir qu’un grand nombre de parents estiment que la violence est un outil efficace en matière d’éducation.
L’expert international en droits de l’Homme et ancien vice-président de la Commission internationale des droits de l’Homme, Hatem Kotrane, a affirmé que la majorité des enfants en Tunisie atteignent l’âge de 17 ans sans maîtriser convenablement la lecture et l’écriture, ni les mathématiques.
Kotrane met également en garde contre la propagation du phénomène de l’exploitation politique, idéologique, économique et sexuelle des enfants en Tunisie, signalant que la hausse du taux de pauvreté des enfants tunisiens (25%) accentue les risques de propagation de ces phénomènes.