France : 3 militaires américains en vacances (heureusement super entrainés à cette réactivité) évitent un carnage dans un train Thalys reliant Amsterdam à Paris. Ces trois Américains dont l’un est blessé et hospitalisé, ont été aidés par un Anglais âgé d’une soixantaine d’années. Les trois héros libres de leurs mouvements ont été récompensés par la médaille du mérite (voir photo). Nous reprenons ci-après les différentes péripéties de cette tentative terroriste qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques, et ce, telle qu’elle a été relatée par certains de nos confrères dont ceux du journal Le Monde.
Un carnage a été évité, vendredi 21 août 2015, dans un train Thalys reliant Amsterdam à Paris et transportant 544 passagers, lorsque des militaires américains ont maîtrisé un homme lourdement armé qui a réussi à ouvrir le feu, une attaque vraisemblablement terroriste
Que s’est-il passé dans le Thalys Amsterdam-Paris ?
Il était 17 h 50 quand au moins un coup de feu a été tiré dans le train à grande vitesse Thalys 9364, à hauteur de Oignies, en Haute Picardie. L’agression commise par un homme seul s’est produite dans le wagon de queue du train, précisé la direction régionale de la SNCF. Une « attaque terroriste », selon les termes du premier ministre belge Charles Michel, évitée grâce au « sang-froid » et à la « grande bravoure », saluée par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, de deux militaires américains qui se trouvaient dans le train.
Thalys : hommage aux « héros » américains qui ont neutralisé le tireur
Selon une source proche du dossier, un troisième Américain serait également intervenu pour neutraliser l’assaillant. Les militaires auraient repéré le suspect après l’avoir entendu recharger une arme dans les toilettes du train, selon les tout premiers éléments de l’enquête. Le suspect était en possession d’un fusil d’assaut kalachnikov, d’un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d’un cutter, selon une source policière.
Que sait-on sur le suspect ?
Le suspect, qui était monté à Bruxelles, a été interpellé peu après 18 heures en gare d’Arras, où le Thalys a été arrêté, et placé en garde à vue. Selon les premiers éléments de l’enquête, il serait âgé de 26 ans, marocain ou d’origine marocaine, et faisait l’objet d’une fiche des services de renseignements. L’homme a vécu en Espagne, où il résidait encore récemment, et avait été signalé par les services de renseignement espagnols à leurs confrères français.
Ce que l’on sait du suspect de l’attentat déjoué du Thalys
« Des sources de l’unité antiterroriste espagnole ont indiqué que ce jeune, qui apparaissait dans les registres comme radical, a résidé en Espagne pendant un an, jusqu’en 2014, au moment où il a décidé de déménager en France. Ces mêmes sources ont précisé que l’auteur de l’attaque a ensuite voyagé en Syrie, avant de retourner peu après vers l’Hexagone », écrit le quotidien espagnol El Pais. Son état civil doit encore être authentifié, les enquêteurs devant s’assurer qu’il s’agit bien du même homme.
De son côté, le quotidien belge Le Soir indique que « si son identité est confirmée, cet homme aurait été fiché par les services belges comme étant en relation avec des filières terroristes récemment démantelées en Belgique dans la foulée du démantèlement du réseau de Verviers ». Le jeudi 8 janvier, au lendemain de la tuerie de Charlie Hebdo à Paris, la police belge avait tué deux islamistes et arrêté un troisième, sur le point de commettre des attentats, lors d’une opération antiterroriste à Verviers, une commune considérée comme un foyer de la radicalisation islamiste.
La section antiterroriste saisie de l’affaire
La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête « en accord avec le parquet local, au vu de l’armement utilisé, du déroulé des faits et du contexte », a indiqué le parquet, qui conduit l’enquête en mobilisant la SDAT (Sous-direction antiterroriste) et la direction centrale de la police judiciaire.
Le premier ministre belge, Charles Michel, a évoqué une « attaque terroriste » et indiqué que Paris et Bruxelles allaient « coopérer étroitement dans le cadre de l’enquête ». Le président français a assuré dans un communiqué que « tout est mis en œuvre pour faire la lumière et obtenir toutes les informations nécessaires sur ce qui s’est produit ».
Le président américain Barack Obama a de son côté précisé que les États-Unis allaient rester en « contact étroit » avec les autorités françaises pendant l’enquête qui ne fait que commencer.
Les passagers rassemblés dans un gymnase
Le train qui reliait Amsterdam à Paris transportait 554 passagers. Après les coups de feu, le convoi a été détourné vers Arras puis arrêté. Les passagers ont tous été emmenés dans un gymnase où leur identité a été contrôlée et leurs bagages fouillés.
Reportage à Arras : Tirs dans le Thalys : « On a frôlé la catastrophe »
Le trafic en gare d’Arras a repris vers 22 h 30. La gare a été bouclée pendant près de deux heures afin de permettre à la cellule antiterroriste de mener ses investigations. Environ la moitié des passagers du Thalys a quitté Arras pour Paris par TGV vers minuit, a indiqué la direction régionale de la SNCF à Lille. Les autres passagers ont rallié la gare du Nord dans la nuit. Présent dans le train, l’acteur Jean-Hugues Anglade se serait légèrement blessé en brisant une vitre pour tirer le signal d’alarme. Samedi, la circulation des Thalys avait repris normalement.