Tunisie-Tribune (mort de Mohamed Mordu)- Les experts estiment que les 6 années passées en prison dans des conditions lamentables ont dégradé la santé de l’ancien président, jusqu’à sa mort.
L’ancien président égyptien Mohamed Morsi, premier civil élu démocratiquement, s’était écroulé durant son procès au Caire en juin dernier. Des experts indépendants de l’ONU ont estimé dans un rapport vendredi que sa mort pouvait s’apparenter à un «assassinat arbitraire sanctionné par l’État». «Morsi était détenu dans des conditions qui ne peuvent être décrites que comme étant brutales, notamment pendant sa détention durant cinq ans dans le centre pénitentiaire de Tora», ont écrit les experts dans un communiqué. Sa mort «après avoir subi ces conditions pourrait s’apparenter à un assassinat arbitraire sanctionné par l’État», a estimé l’équipe des experts, dirigée par la rapporteuse spéciale Agnès Callamard et le groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires.
Il était emprisonné depuis sa destitution en juillet 2013 par Abdel Fattah al-Sissi, chef de l’armée à l’époque et actuellement président d’Égypte. L’ancien président, issu de la confrérie des Frères musulmans, a passé près de six ans en prison à l’isolement et été privé de soins « pour son diabète et son hypertension», selon les experts. Pourtant, ont-ils souligné, «les autorités étaient prévenues d’une manière répétée» de la détérioration de son état de santé, une dégradation qui a fini par « le tuer ». «Il n’y a pas de preuves qu’ils (les autorités) aient agi pour répondre à ces préoccupations, même si les conséquences étaient prévisibles», selon leur communiqué.