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L’électrification du secteur automobile en France en 2022 bénéficiera d’une enveloppe au bonus gonflée de 50%, un malus renforcé et l’inclusion de l’hydrogène parmi les filières d’avenir.
Tunisie-Tribune (L’électrification du secteur automobile) – Avec moins de 2% des ventes en cette année 2019, l’électrique ne s’est clairement pas imposé en France. Un retard dû à plusieurs facteurs, que veut combler Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie et des Finances s’est exprimé ce 2 décembre sur la filière automobile, et surtout son avenir.
Plus de prime et de bonus électriques, l’hydrogène aussi
« Beaucoup a été fait depuis près de 3 ans » rappelle Lemaire, « d’abord, nous avons encouragé la demande. Nous avons maintenu les aides directes en 2019 et nous avons doublé la prime à la conversion pour les ménages plus modestes ».
Mieux, en attendant l’officialisation du bonus 2020, le gouvernement augmente son budget de 50% par rapport à 2019. « Nous donnons de la visibilité à la filière », justifie le ministre, présisant qu’« un calendrier sera fixé sur trois ans et sera annoncé très prochainement par Elisabeth Borne ». En effet, la rumeur s’est propagée sur la baisse du bonus écologique dans les années à venir.
« Enfin, nous électrifions le territoire, avec un objectif : atteindre 100 000 bornes et 1 million de véhicules en 2022 » précise Bruno Lemaire. Ce serait ainsi quadrupler le parc automobile électrique (230.000 véhicules aujourd’hui) et l’infrastructure existante (28.000 bornes).
Le projet de filière de batteries européennes a également été abordé, dont la production démarrera « dès 2022 » en Allemagne et Pologne. « Nous ferons de même sur l’hydrogène », ajoute-t-il, « identifié comme une technologie stratégique ». Comme nous l’avons rappelé dans le constat de la mobilité hydrogène actuelle, seules quelques rares flottes et stations existent. Or les constructeurs PSA et Renault développent des modèles, des entreprises comme Air Liquide, Engie et GDRF investissant lourdement. Le plan Hulot de 100 stations en 2023 serait atteint, mais l’Allemagne, le Japon ou la Californie sont en pointe.
Déplafonnement du malus, et bientôt une taxe au poids et SUV ?
« C’est une question de justice » confie le ministre, « il n’y a pas de raison que certains Français fassent des efforts en achetant des véhicules hybrides ou électriques et qu’en même temps les rejets de CO2 augmentent car le nombre de véhicules les plus émetteurs se multiplie ».
Ainsi, le déplafonnement du malus (12.500 € maximum en 2020) est officiel, donnant une taxe progressive selon les émissions de CO2. Bien que les véhicules dépassant 172 g/km ne représente qu’une infime partie du marché, l’État récupérera 50 millions d’euros. Cette somme permettra de « financer les sous-traitants », touchés par la transition du thermique (notamment diesel) vers l’électrique.
Bruno Lemaire veut aussi débattre sur « les avantages d’émissions de CO2 attribués aux véhicules lourds », sans préciser leur nature. Ces dernières semaines, des rapports et études ont pointé du doigt les SUVs. France Stratégies avait même émis l’idée d’une taxe selon le poids du véhicule.