Tunisie-Tribune (Kia) – Issue du concept Imagine, la première berline électrique de Kia devrait entamer sa commercialisation à l’horizon 2021.
Contraint par les nouvelles réglementations européennes en matière d’émissions de CO2, Kia va devoir mettre les bouchées doubles sous peine d’avoir à payer de lourdes amendes. Un scénario que s’interdit l’entreprise coréenne. « L’année prochaine, nous aurons besoin de 40.000 véhicules électriques – soit deux fois plus qu’en 2019 – et d’environ 50.000 hybrides rechargeables » résume Herrera, à la tête de Kia Europe, lors d’une interview accordée à Automotive News.
Une augmentation des ventes qui sera associée à la diversification de l’offre du constructeur. Alors que les nouveaux Kia Ceed et XCeed hybrides rechargeables sont attendus dans les tous prochains mois, l’arrivée d’une berline électrique issue du concept Imagine a également été confirmée par le dirigeant de Kia. « Le plan est que cela devienne un véhicule de série dans un ou deux ans » a-t-il déclaré. Révélée en mars dernier à Genève, cette berline aux portes antagonistes présentait notamment les orientations du constructeur en matière de design.
Plus largement, Kia compte étendre au plus vite sa gamme branchée . « Nous aurons à la fois des plates-formes électriques dédiées et des plates-formes flexibles pour les voitures à combustion et les véhicules électriques » résume le dirigeant de Kia. « Notre objectif est d’avoir une voiture électrique dans presque tous les segments. Même si ce n’est pas confirmé aujourd’hui, je pense que nous n’avons pas le choix » complète-t-il.
Baisse des coûts
Autre casse-tête que doivent résoudre les équipes de Kia. Celui du prix des véhicules électriques. « Chez Kia, nous ne sommes pas capables aujourd’hui de lancer un véhicule électrique à 30.000 euros » a avoué le dirigeant, mettant en doute les annonces de Renault quant à l’arrivée d’une offre « low cost » à 10.000 euros.
« L’un de nos plus grands défis est de rentabiliser les véhicules électriques. Plus la voiture est petite, plus c’est compliqué. Par conséquent, un véhicule électrique à 10.000 euros est très difficile et peu réaliste. Nous savons à quel point c’est difficile car nous cherchons à produire une version électrique de la Picanto. Il n’y a rien de confirmé pour le moment, mais nous y réfléchissons sérieusement. Mais je ne pense pas que cela pourrait être inférieur à 10.000 euros à moins que vous dépouilliez le véhicule jusqu’aux os » justifie-t-il.
Quant au tarif de cette hypothétique Picanto électrique, Emilio Herrera l’estime aujourd’hui à près de 20.000 euros. « Il faut ajouter 8.000 à 9.000 euros au prix de l’essence. Donc, tant qu’il y a des incitations fiscales pour soutenir les ventes de véhicules électriques, cela pourrait être faisable » explique-t-il. Et si le dirigeant considère que la plupart des aides gouvernementales en Europe auront disparu d’ici cinq ans, il estime ce passage à l’électrique obligatoire. « Nous devrons le faire. Les segments A et B sont si importants. En Italie, ils représentent 50% du marché » illustre-t-il.