Tunisie-Tribune (Podium 2019) – Même s’il n’y a plus de mauvaises voitures, les meilleures émergent lorsqu’elles passent au crible des essais du Point. Voilà les citadines polyvalentes les plus marquantes du moment.
S’il est un secteur où la France excelle, c’est celui des citadines polyvalentes. Un autre où il pointe aux abonnés absents: le haut de gamme. Voilà dessiné à gros traits le portrait robot du marché français, façonné par des considérations économiques bien sûr mais également par une peur de paraitre. Le Français n’affiche pas facilement sa réussite. La ligne de la déclaration d’impôts ayant trait aux éléments de train de vie a la vie dure. Elle a longtemps orienté, à la case voitures, le choix automobile vers le bas. Et en tout cas vers une voiture française, dotée d’un plus petit moteur que les belles étrangères.
Cette paupérisation qui se vérifie plus que jamais aujourd’hui a conduit les Français à devenir experts en matière de petits formats polyvalents, ces rats des villes, rats des champs, qui font tout à peu près bien. Mais rien qui parvienne au niveau d’exigence de la mode, la joaillerie, le parfum, autant de secteurs d’excellence tricolore. En celà, les Italiens ressemblent aux Français et c’est sans doute ce qui a favorisé le rapprochement entre PSA et FCA, entre Peugeot et Fiat pour résumer. Ils peuvent venir se mêler aux débats mais ils le font historiquement, comme les Anglais, sur les pures citadines (Fiat 500 et Mini) même si celles-ci ont grossi avec leurs clients de la première heure. Une bonne façon de les fidéliser.
En France, on a su avant les autres jouer avec les architectures qui font que l’on pourrait empiler comme des poupées russes toutes les générations de Clio dans la dernière sortie. C’est vrai aussi pour la Peugeot qui, elle, a fait évoluer son nom de 205 à 208 selon les générations, sauf la dernière qui aurait dû logiquement s’appeler 209. L’important est que le net clivage de clientèles Peugeot Renault domine même si Citroën a par ailleurs sa propre histoire. Mais l’affrontement Clio – 205 des années 80 n’a jamais fait relâche entre les deux marques rivales, déterminant aussi des clientèles subtilement différentes. Il est en effet rare que le client acquis à une marque passe dans le camp de l’autre.
Renault Clio: poupée française
C’est à ce scénario maintes fois répété que l’on assiste à nouveau cette année, un grand millésime français car ces deux nouveautés majeures surgissent à quelques semaines d’intervalle. Le décochage au calendrier était beaucoup plus net auparavant entre les deux rivales qui se tenaient soigneusement à distance. La Clio 2019, c’est le changement dans la continuité. Elle dissimule ses atouts techniques et notamment sa future hybridation sous une robe convenue. Le genre qui ne dérange personne et qui n’interpelle pas plus de monde. Mais on aurait tort de se fier aux seules apparences tant les qualités reconnues de la Clio se trouvent ici magnifiées.
Peugeot 208 : le « show off » de référence
En revanche, la Peugeot 208 ose tout, préfère le tout électrique à l’hybride et assène un design de rupture tout à fait affriolant et même un peu « show off ». Cela devient même éblouissant pour l’habitacle qui fait tirer outre-Rhin de longues mines devant son inventivité et sa qualité de présentation. Peugeot donne assurément le ton et, si on aime, autant ne pas résister. Certes, son poste de pilotage avec le petit volant de kart un peu trop surbaissé au goût de certains fait jaser. Mais contact mis, la 208 continue à jouer les enjôleuses et fera, avec une nouvelle suspension plus confort, et bientôt une version tout électrique passer en douceur la hausse des tarifs.
Opel Corsa: ressorts germaniques
Face à ce duo de choc, l’Opel Corsa parait jouer les figurantes, pétrie d’un classicisme élégant mais très différent du modèle qu’elle remplace. A cela une bonne raison, elle emprunte toute sa base mécanique à la 208, solution de facilité instaurée depuis le rachat d’Opel par PSA. Avec les mêmes arguments techniques que la Peugeot, voire une suspension mieux réglée pour les conducteurs de tempérament, des moteurs modernes et la version électrique, elle fait figure de plan « B » pour ceux qui seraient rétifs aux apparences et au volant de la française. Ses prix nettement plus sages sont aussi, avec des offres alléchantes de financement et de location, autant d’atouts d’un challenger qu’on n’a pas vu venir.
Il reste, en lisant nos essais (lien ci-dessous), à choisir sans oublier celles qui ne figurent pas sur notre podium et qui ne déméritent pas. A vous de jouer.
Source : Oto News