Tempête Gloria dans le sud : près de 2.000 habitants évacués, retour progressif à la normale

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Tunisie-Tribune (Tempête Gloria) – Quelque 1.500 personnes ont été évacuées dans les Pyrénées-Orientales, et plus de 250 dans l’Aude, à la suite de la tempête Gloria, qui frappe le sud de la France après avoir fait au moins sept morts en Espagne, mais les habitants regagnaient progressivement jeudi leur domicile.

Météo-France a seulement maintenu la vigilance rouge pluie-inondation sur la Haute vallée de l’Aude, au sud de Carcassonne, et a rétrogradé en vigilance orange le fleuve Agly, au nord de Perpignan, après le pic de crue de la nuit. Les orages vont progressivement se déplacer vers l’Hérault.

Dans ces deux départements frappés par des pluies diluviennes depuis lundi, aucun blessé ni mort n’est à déplorer.

La majorité des personnes déplacées ont trouvé refuge chez des amis et la famille. Dans le Roussillon, 240 personnes ont passé la nuit de mercredi à jeudi dans des gymnases, comme à Claira, l’une des six communes catalanes à avoir évacué une partie de sa population.

La salle polyvalente de cette localité se vidait jeudi au fur et à mesure de la journée. Il reste encore quelques familles qui prennent leur mal en patience. Francis Pinos, 79 ans, déguste un gâteau à la crème que lui ont porté les secours. « Sincèrement, je pensais qu’on allait pouvoir rentrer chez nous plus rapidement, on se sent coincés ici, mais les services de secours sont impeccables, on ne manque de rien », dit-il.

La rue où il habite est complètement inondée. « Tout ça c’est aussi de notre faute, le dérèglement climatique, c’est nous, et le fait de vivre cette expérience nous en donne encore plus conscience« , ajoute ce retraité, vivant à Claira depuis une dizaine d’années.

Daniel et Annie Berthier, un couple de retraités, ont eux décidé de retrouver leur domicile. Soulagement à leur arrivée: la maison n’est pas inondée. « A mon âge, je ne me voyais pas refaire une maison. Ouf, cette fois, le malheur ce n’est pas pour nous!« , s’exclame Annie.

Dans l’Aude, plus de 250 personnes ont été évacuées, notamment à Limoux, au sud de Carcassonne.

« C’est la catastrophe. L’eau est montée à plus d’un mètre« , se désole Jean-Claude Rivet, 76 ans, en montrant la trace laissée par l’eau sur le mur. Sa villa est à une trentaine de mètres de l’Aude, seulement protégée par un talus, régulièrement submergé.

Avec l’aide du propriétaire de la maison, ils nettoient et essaient de retirer la boue qui s’est accumulée dans la maison. « Tout est foutu, les meubles, mes papiers, la bouffe, les matelas. On n’y peut rien, c’est comme ça« , se plaint-il. « On a l’habitude, on voit l’eau monter. On sait qu’il faut partir en vitesse« .

La rue du pont où vit le septuagénaire fait partie du quartier de Flassian, régulièrement inondé, et d’où une soixantaine d’habitants ont été évacués mercredi et accueillis dans un gymnase.

Selon Vigicrues, dans la région de Quillan, au sud de Limoux, les niveaux de l’Aude sont « à des cotes historiques autour de 2,20 m entraînant d’importants dommages« .

Le souvenir des inondations du 15 octobre 2018 dans l’Aude, qui avaient tué 14 personnes, notamment à Trèbes (six morts), près de Carcassonne, est toujours très vivace. Les trombes de pluie tombées en quelques heures avaient laissé quelque 16.000 sinistrés et fait 200 millions d’euros de dégâts matériels.

Mais l’épisode de ces derniers jours, soulignent les autorités, est très différent. Moins violent et surtout moins brutal, il a permis une meilleure anticipation et une plus grande réactivité.

Plus d’un millier de foyers étaient jeudi matin privés d’électricité dans les Pyrénées-Orientales.

L’ensemble des transports scolaires et voyageurs ont été suspendus pour toute la journée sur l’ensemble du département, tandis que les parents étaient invités à ne pas amener leurs enfants dans les établissements scolaires dans la mesure du possible.

Avec AFP