Tunisie-Tribune (Coronavirus) – Le coronavirus de Wuhan a déjà fait 490 morts en Chine et un à Hong Kong, selon un dernier bilan publié mercredi 5 février 2020. Trois agglomérations de la province orientale du Zhejiang, à plusieurs centaines de kilomètres de Wuhan, ont décidé mardi 4 février de limiter les déplacements.
Le bilan de l’épidémie de coronavirus continue de grimper. Dans la seule Chine continentale (hors Hong Kong et Macao), 490 personnes sont mortes, la plupart à Wuhan et dans la province du Hubei (centre), dont elle est le chef-lieu, selon le dernier bilan des autorités locales publié mercredi 5 février. C’est largement plus qu’en 2002-2003 lors de la crise du Sras (349 morts).
Par ailleurs, une personne est morte à Hong Kong, un homme de 39 ans déjà fragilisé par d’autres problèmes de santé et qui s’était rendu fin janvier à Wuhan, la métropole chinoise où est apparu en décembre le virus. Le territoire semi-autonome chinois avait annoncé lundi la fermeture de l’ensemble des points de passage terrestres, à l’exception de deux ponts, avec le reste de la Chine.
Dans son point quotidien, la commission provinciale de la Santé dans le Hubei a aussi fait état d’une forte augmentation du nombre de personnes infectées, avec 3 156 nouveaux cas confirmés. Le nombre de porteurs du virus dépasse désormais les 24 300 au niveau de la Chine continentale, a indiqué mercredi la commission nationale pour la santé. Hors de Chine, la pneumonie a provoqué un seul décès jusqu’à présent, rendu public dimanche : un Chinois arrivé aux Philippines en provenance de Wuhan.
Le confinement se rapproche de Shanghai
Au premier rang de ces agglomérations figure Hangzhou (132 cas), située à environ 150 kilomètres de Shanghai (219 cas, 1 mort) et siège du géant chinois du commerce en ligne Alibaba. Dans trois de ses arrondissements peuplés de trois millions d’âmes, une seule personne par foyer est dorénavant autorisée à sortir tous les deux jours. Des décisions similaires sont entrées en vigueur à Taizhou et dans trois quartiers de Ningbo, concernant neuf millions de personnes. Dimanche, c’est Wenzhou qui avait imposé le confinement à ses plus de neuf millions d’habitants.
Pas encore de « pandémie »
L’Organisation mondiale de la santé a estimé mardi qu’il n’y avait pas pour le moment de « pandémie » – un terme qui s’applique à une situation de propagation mondiale d’une maladie. Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé mardi à ne pas laisser passer la « fenêtre d’opportunité » qui existe, selon lui, pour empêcher la propagation de la maladie grâce aux « mesures fortes prises par la Chine« .
Les autorités japonaises ont bloqué mardi plus de 3 700 personnes voyageant sur un bateau de croisière, en raison d’un cas avéré de pneumonie virale à son bord. La chaîne japonaise NHK a affirmé mercredi, faisant référence au ministère japonais de la Santé, que dix personnes à bord étaient porteuses du virus.
Un premier malade a aussi été signalé à Bruxelles parmi les passagers de l’avion ayant rapatrié dimanche de Wuhan quelque 250 personnes majoritairement européennes.
L’économie plombée
Face à un système de santé débordé, Wuhan a accueilli ses premiers malades dans un nouvel hôpital construit en dix jours et qui compte 1 000 lits. Un second de ce type devrait ouvrir dans les prochains jours.
Macao a de son côté annoncé mardi 4 février la fermeture pour deux semaines de l’ensemble de ses célèbres casinos. Prisés des touristes de Chine continentale, ils constituent de véritables poumons économiques pour ce territoire autonome chinois situé non loin de Hong Kong.
Plus généralement, l’économie chinoise pourrait être durablement plombée. De nombreuses entreprises ont été contraintes de fermer, l’activité touristique est ralentie et la production de nombreuses firmes internationales a été affectée.
Avec AFP