Tunisie-Tribune (Incendie en Corse) – Des bombardiers d’eau et des pompiers venus du continent sont entrés en action, mercredi 5 février 2020, en Corse contre un incendie attisé par les vents de la tempête Hervé, qui a ravagé plusieurs centaines d’hectares de forêt et de maquis sans faire de victimes.
Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner est attendu à 14H20 au poste de commandement feu installé dans la mairie annexe de Solaro (Haute-Corse), a indiqué le ministère de l’Intérieur.
Il se rendra ensuite à Ajaccio où il déposera une gerbe en fin d’après-midi en hommage au préfet Claude Erignac, assassiné le 6 février 1998.
Sur le terrain, les pompiers ont indiqué que 900 hectares de résineux et de maquis ont brûlé. Ils avaient évoqué mardi plus de 1.000 hectares touchés mais une évaluation plus fine a permis de voir que certaines zones ont été préservées.
Un vent du Nord avec de fortes rafales compliquait toujours le travail des pompiers, a précisé à la mi-journée le Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours (Codis) qui assure qu’il « n’y a pas de point sensible menacé et pas de blessé ».
« Compliqué et harassant »
« On ne peut pas dire pour l’heure que le feu est circonscrit », a-t-il toutefois précisé en décrivant un « travail compliqué et harassant ».
Une reconnaissance aérienne a eu lieu mercredi vers 9H00 et quatre avions bombardier d’eau ont débuté leur survol de la zone vers 9H30, a constaté une journaliste de l’AFP. Deux hélicoptères de la sécurité civile épaulent également les pompiers.
Une enquête a été ouverte par le parquet d’Ajaccio et des investigations sont en cours pour essayer de déterminer l’origine du feu.
L’incendie s’est déclenché mardi à l’aube sur la commune de Quenza (Corse-du-Sud), dans une forêt de pins maritimes, et s’est déplacé rapidement dans la forêt de Tova puis dans la vallée de Solenzara, attisé par un violent vent d’ouest.
Mardi, le panache de fumée causé par l’incendie s’était étendu « sur 300 km« , avait indiqué Météo France. Solenzara et ses alentours avaient été plongés durant plusieurs heures dans une atmosphère apocalyptique, selon des résidents.
Mercredi, le bleu du ciel était de nouveau visible, mais un léger voile de fumée s’accrochait aux cimes montagneuses, selon une journaliste de l’AFP.
Quelque 120 personnes des services d’incendie et de secours du Var, des Bouches-du-Rhône, des Alpes-de-Haute-Provence et du bataillon des marins-pompiers de Marseille ont débarqués mercredi matin à 8H00 au port de Propriano (sud-ouest de la Corse) mais étaient encore en transit vers Solaro à la mi-journée, selon le Codis. Ils appuieront 200 pompiers et spécialistes du feu déjà à pied d’oeuvre.
Le sinistre n’a pas nécessité d’évacuation mais plusieurs centaines de foyers ont été privés d’électricité mardi, selon EDF Corse qui a précisé mercredi à l’AFP que la situation était revenue à la normale.
La Corse avait été placée en vigilance orange mardi à 6H00 pour vents violents. Mercredi matin, l’île ne faisait toutefois plus l’objet de vigilance mais le vent soufflait encore fort sur le littoral, selon Météo France. Des pointes à 80/100 km/h étaient notamment attendues sur la côte est, non loin de l’incendie.
Au pic du passage de la tempête Hervé mardi, Météo France a notamment enregistré des rafales à 195,1 km/h sur le Cap corse (Haute-Corse).
L’usage du feu était interdit mardi et mercredi dans toute l’île de Beauté. Malgré cette mesure, trois autres « feux de végétation » ont été recensés en Haute-Corse mercredi, ont regretté les pompiers qui ont précisé que l’un d’eux avait « nécessité de dérouter deux Canadairs« .
Fin décembre, la tempête Fabien avait coupé la Corse du continent pendant plusieurs jours.
Avec AFP